Jésus est né en Provence
Entre Avignon et les Saintes Maries,
Jésus n'a pas eu de chance,
Quand Salerno lui a bien mis...
Ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi-ksi....
La chanson raconte que Jésus, modeste charpentier de Barbentane avait monté un joli cabanon qui sentait bon la figue et le romarin avec du bois de pin de Cuges (et de belles adoises sur le toit...) Et les papets du village y venaient tous jouer à la contrée au son des gaugalins. Et les minots y venaient à gambader dans les champs, à se jeter des tirapeù, et attrapper des parpaiouns ... Les femmes allaient chercher l'eau du Pastis Bardouin chez Maturin le puisatier, et les fougassettes chez Barnabé le tarnagas, celui qui dit toujours "allez, gari, passe à l'ombre que le soleil mûrit les courges!". Té, on se fait des bonnes blagues dans le Midi...
Alors, le cabanon fut trop petit pour abriter tous les ensuqués du pais, les chapaquans de la Crau et les parpanias des Alpilles. "Aco's ren" dit alors lou papé "on va prendre les pointus, deux grandes bourriches remplies d'espques pour aller aguanter les anguilles, et on va remonter le Rhône jusqu'à la Bartelasse". Les hommes prirent les boules, les flascouns de pastis, les cartes, les murs du cabanon, le toit, les minots et les vieilles, et finirent cette transhumance saumonière sur cette belle île de la Bartelasse, celle en face du palais des papes, du rocher des dons, et du pont, con... en Avignon...
Et puis, un gent de la ville, un de ces endolfis de riche entreprenaïre en démolition de Cannes la Bocca, est venu avé ses mots du dimanche et son banastron rempli de cigales. Sas que non, c'étaient pas des cigalons, c'étaient des termites qui ont tout bouffé et laissé les ardoises du toit leur tomber sur la tronche. Coquin de sort...
Jésus est né en Provence... et mon cul, c'est du poulaga... Le problème avec nos bien aimés voisins des Bouches du Rhône, c'est qu'à les entendre chanter, ils ont tout inventé, et leur beau pais, bientôt c'est la terre sainte... Cette belle histoire ressemble finalement bien plus à celle des trois petits cochons qu'à l'Ancien Testament. Ksi-ksi-ksi-ksi... Finis le son des cigales et le parfum de lavande, à présent place au bruit des scies sauteuses et au relent qui empeste l'autoroute le long de la cité arlésienne.
Avec un bilan de 0-0-7, c'est officiel: Arlavignon est le nouvel agent secret de la L1.
Payados, on a beau jeu de chambrer notre dernière victime : l'entente Arlavignon- Palud de Noves-Cucugnan-Cuges les Pins (et que le dernier ferme la porte). C'était (l'imparfait semble de circonstance avec ce début de temporada à la grenobloise) une belle histoire, une ascencion fulgurante, une bande de collègues qui renversent les montagnes, un entraineur vu comme l'un des plus doués de sa génération... Et puis vint le foute-bizinèsse, les promesses de salaires et de primes à la montée non tenues, les luttes de pouvoir, l'ingratitude envers ceux qui avaient bâti cette ville champignoun appellée Arlavignoun... Arlavignoun, de cet hydre à deux têtes, le président Salerno aura réussi la double décapitation en trois petits mois. Mieux que la guillotine, pour une découpe rectiligne, pour un travail de pros, exigez le label Salerno...
Oui, Payados, on a beau jeu de chambrer car la victoire fut chanceuse et l'arbitrage semble nous rendre en ce début de temporada tout ce qu'il nous a pris en fin de saison dernière... Mais l'heure n'est pas à la fine bouche, elle est au soutien inconditionnel d'une équipe toujours en proie au doute. Quand la manière accompagnera les résultats, on n'en sera que doublement récompensés! Les déconvenues face à un invité surprise de la région, on connait... Les payaderos n'auront pas réédité la déconvenue sétoise, c'est déjà ça...
Ksi-ksi-ksi-ksi.... Oh René, tu peux enlever les cigales, c'est bon, j'ai fini...